top of page
Rechercher

L’écoanxiété

Concept inventé et «théorisé à partir de 1997 par la chercheure en santé publique belgo-canadienne Véronique Lapaige. L’écoanxiété est de plus en plus utilisée dans les médias et elle fait également l’objet d’un intérêt croissant de la part des mondes académiques et médicaux.»[1] Plusieurs questions et incompréhensions entourent ce concept encore en 2024, il n’existe à ce jour aucune définition de l’écoanxiété qui fasse l’objet d’un consensus, notamment d’un point de vue médical.


Phénomène davantage en expansion

«Plus récemment, ce concept s’est d’une certaine manière étendu, considérant que ce sentiment n’est pas réservé exclusivement aux personnes dont l’environnement direct est modifié ou détruit : c’est toute une partie de la population mondiale et particulièrement les jeunes qui, dans le cadre de la prise de conscience de l’impact du changement climatique et de leur fréquent sentiment d’impuissance, éprouvent ce sentiment et remettent en question un modèle de vie ainsi que les projets qu’ils pouvaient avoir, y compris l’idée même de faire des enfants. Une étude conduite en 2021 au sein de la population des jeunes entre 16 et 25 ans du monde entier a mis en évidence que 62 % d’entre eux sont actuellement très, voire extrêmement, inquiets à propos du changement climatique et 45 % sont impactés dans leur fonctionnement quotidien par cette inquiétude.»[2]



Terre en

Qu’est-ce que l’écoanxiété

L’écoanxiété est une crainte importante vis-à-vis de l’environnement et les conséquences qu’auront ces enjeux sur toi dans le futur. «Certains la présentent comme un stress pré-traumatique car c’est une anxiété anticipative de l’incertitude des effets du changement climatique. Les individus touchés vivent avec des conséquences psychologiques liées à cette peur du futur, qui les empêchent de se projeter dans l’avenir de manière paisible.»[3]

Autrement dit, «l’écoanxiété quant à elle se définit comme un sentiment d’angoisse ressenti face à la menace globale du changement climatique, exacerbé par un sentiment d’impuissance et de manque de contrôle sur la situation.»[4] 

Il n’y a aucun diagnostic officiel pour l’écoanxiété et ses manifestations, pour le moment.


À ne pas confondre avec la solastalgie

«La solastalgie désigne la détresse psychologique et la souffrance existentielle liée à la prise de conscience d’une urgence écologique. Par exemple, le réchauffement climatique, perçu comme un phénomène irréversible, provoque cette solastalgie.» [5] Divers enjeux environnementaux en lien avec la dégradation de l’état de la planète peuvent être à l’origine de celle-ci

Selon Alice Desbiolles, auteur du livre L’Éco anxiété, la solastalgie est «l’expression du lien qui existe entre la détresse des écosystèmes et la détresse psychologique, quand la première engendre la seconde »[6].

 

Les manifestations de l’écoanxiété

Les manifestations sont variables en fonction des personnes. Certains peuvent s’inquiéter des feux de forêt, de la montée des eaux, des canicules ou de la disparition des espèces animales ou végétales etc., d’autres peuvent ressentir un profond mal-être. Voici quelques manifestations de l’écoanxiété :

  • Avoir des pensées obsessionnelles à propos du climat.

  • Adopter un raisonnement fataliste : « Puisqu’il est trop tard pour sauver la planète, à quoi bon essayer? »

  • Ressentir une peur existentielle.

  • Éprouver de la culpabilité liée à sa propre empreinte carbone.

  • Vivre de la colère ou de la frustration à l’égard des générations précédentes et/ou des responsables gouvernementaux qui n’ont pas agi efficacement pour endiguer la menace du changement climatique.

  • Sentiments de dépression, d’anxiété ou de panique.

  • Des difficultés à dormir ou à se concentrer.

  • Des changements de l’appétit.


Comment apaiser ses craintes

  1. Doser l’information Bien que se renseigner pour mieux maitriser le sujet du bouleversement climatiques peut s’avèrer utile dans la compréhension de son développement, en revanche s’alimenter seulement de nouvelles de ce genre ou d’en rechercher davantage même si l’on sait que cela nous créera de l’anxiété peut être néfaste et nuisible pour soi.  

  2. Parents, intervenants ou proches, prenez conscience de vos propres émotions et trouvez des moyens pour en atténuer l’intensité Ce ne sont pas seulement les jeunes qui peuvent être affecté par la menace de la crise environnementale et par ses effets déjà visibles. En tant que parent ou intervenant, l’avenir de nos jeunes nous tient à cœur plus que jamais. Avec ces enjeux est en jeu et il est possible que nos réactions face à la situation soient d’autant plus vives.

  3. Apprivoiser l’incertitude  Il est normal de sentir que nous ne sommes pas totalement en contrôle de la situation concernant les enjeux climatiques. Apprendre à gérer et tolérer l’incertitude nous permettra de mieux faire face à ce sentiment de manque de contrôle. Focusser sur le moment présent et sur les actions concrètes que tu peux faire.

  4. Faire des choix écoresponsables Une vaste variété de choix s’offre à nous afin de nous permettre de réduire notre empreinte carbone et ce dans toutes les sphères de nos vies : réduire sa consommation de biens, faire des déplacements actifs, préparer des lunchs, acheter en vrac, prendre des vacances à proximité… Les possibilités pour réduire son empreinte écologique sont innombrables.

  5. S’impliquer socialement L’écoanxiété peut se transformer en un levier de transformation sociale, un catalyseur de changement. Un pas à la fois, selon ses propres capacités. Chacune de nos activités individuelles, additionnées les unes aux autres, finissent par avoir un poids. Elles peuvent aussi avoir un effet collectif et même entraîner des changements systémiques. Vérifiez dans les organismes de votre région, s’il existe des programmes ou des projets spéciaux d’implication écologique.

  6. Rechercher une ressource d’aide Lorsque la souffrance devient trop importante ou que le fonctionnement du jeune est perturbé et que les moyens que nous avons utilisés se sont avéré inutile, il peut être important d’effectuer des recherches et d’aller consulter un intervenant ou autre professionnel afin de s’assurer de recevoir l’aide nécessaire. Vous pouvez consulter le 811 (info-sociale), le CLSC ou encore les organismes communautaires.



 
 
 

Commenti


bottom of page